Départ : La Visaille (1720 m)
Topos associés : Mont Blanc, Par les Grands Mulets Mont Blanc, Route des Aiguilles Grises
Sommet associé : Mont Blanc (4810 m)
Orientation : T
Dénivelé : 2857 m.
Ski : 3.1
Sortie du vendredi 2 mai 2025
Conditions nivologiques, accès & météo
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
Itinéraire suivi : Voie normale italienne (aiguille grise). Nuit au Refuge de Gonella, arrivée au plan de l'aiguille. Voir GPX.
Pour accèder à la Visaille, se référer à la note d'accès, route principale fermée, si ca peut vous éviter 2km A/R pour rien comme nous...
A notre arrivée, route fermée, on prend un petit coup au moral, 6km de marche sur la route ça n'enchante pas vraiment. On s'équipe et on commence à marcher. Au bout d'environ une heure, on tombe sur une piste d'où sort une voiture. Cette dernière nous indique d'où part la route de contournement... Retour en courant récupérer la voiture. Départ décalé d'une heure.
On s'équipe une deuxième fois. On rencontre une autre cordée sur la parking qui part pour une traversée jusqu'à Chamonix. Eux partent direct skis aux pieds, nous hésitons 2min, puis on se dit qu'on sera plus confort en baskets pour cette phase chaussage/déchaussage. On les déposeras après 1h de marche vers le refuge de Combal. On attaque la remonté du Glacier du Miage. Après une phase de plat, on bifurque à l'Est direction le refuge. Cette section se révélera plutôt très impressionnantes pour moi, je ne suis pas du tout à l'aise avec la remonté dans un mixte de neige molle et roches au dessus des grandes barres rocheuses. Je suis d'ailleurs surpris de ne pas vraiment le voir apparaitre dans les topos... Peut être dû au caractère plus inter saison ? En tout cas cela me tétanise, je suis lent et surtout je m'épuise beaucoup. A l'arrivée je suis lessivé, je n'ai plus la force de rien, je suis obligé de m'allonger pendant une heure avant de réussir à pouvoir faire quelque chose. Merci à Vivien et Léo qui se sont direct attelés à tout préparer.
Je communique à Vivien et Léo que je serai incapable de redescendre par le même itinéraire et que j'ai besoin que redescende coté Chamonix. Je mesure la galère que je suis en train de créer, ça signifie embarquer matelas et duvets jusqu'au sommet mais surtout qu'on a la voiture en bas et les chaussures à une heure aller de la voiture. Mais il m'est impossible de l'envisager. En entendant notre conversation, Raphaël de l'autre groupe nous dit qu'il peut nous prêter sa voiture pour nous permettre de retourner chercher nos affaires. Ce qui semblait se transformer en une grosse galère, se transforme en une toute petite galère, alors je sais que je l'ai déjà dit mais MERCI.
La nuit ne sera quand même pas terrible, je somnole toujours stressé, je galère à me calmer et retrouver un esprit plus apaisé. Je vois l'heure dans ma quête de sommeil, 22h30, plus que 3h30 de sommeil...
J2 :
Réveil 2h en même temps que l'autre groupe, on décolle vers 3h20 après avoir tenté de manger, mais à cet heure là, pas évident d'avaler quelque chose! Le chemin qui part du refuge est à nouveau plutôt exposé, mais Yannick a tracé des supers marches la veille alors la traversée jusqu'au glacier se fait sans encombre. On touche le glacier qu'on remonte tranquillement en naviguant pour éviter les gigantesques crevasses. C'est impressionnant, toute cette glace de la taille d'immeubles disposée de manière anarchique. Cela fascine autant que ça fait froid dans le dos. Mention spécial au petit pont de neige au dessus d'une crevasse où le fond était difficilement décelable.
On remonte direction l'arrête des Aiguilles Grises. Cette dernière est plutôt grandiose, ses passages aériens larges de 50cm avec 200m de vide de part et d'autre sont spectaculaires. La neige dure en crampon me donne beaucoup plus de sérénité et me permet d'apprécier cette section bien que je reste lent. On avance tranquillement sur cette longue et belle arrête. Je commence a éprouver une sensation de légèreté, comme si le temps s'était arrêté dans un milieu féerique apaisant et transcendant qu'il m'est difficile de raconter par des mots. Est ce que cela vient du fait qu'on est seul au monde ? Du vide qui nous entour ? De l’attitude ? Des paysages majestueux ? Que Vivien est devenu silencieux ? Peut être une combinaison de toutes ces choses uniques et rares que la vie a à nous offrir. Heureusement une envie de faire caca pour Vivien viendra rétablir la normalité des choses.
Le changement d'atmosphère avec le coté italien est frappant, on est passé d'une solitude extrême à une piste noire à bosses. Les cuisses chauffent et brulent, la neige est encore dure jusqu'aux Grands Mulets ce qui les achèves.
On arrive à la jonction, au Sud car il semblerait que c'est là où ca passait le mieux. A notre arrivé, un des ponts de neige est légèrement effondré. Je pense qu'on sera beaucoup à se souvenir de la sensation d'avoir l'avant du ski qui touche un bord et l'arrière un autre et les pieds au dessus du vide!
Retour jusqu'à la gare du plan de l'aiguille sans encombre bien que vraiment pas passionnant et agréable. Missions récupérer les chaussures, la voiture, manger et rentrer !
Et comme, on ne peut pas faire les choses normalement, on agrémentera le retour d'un impact avec un blaireau (l'animal) dans un endroit paumé. En cherchant à s’arrêter pour contrôler la voiture, je me gare vraiment sans faire attention à 5 m d'une fille de joie, je n'imagine pas le stress qu'elle a pu ressentir de voir une voiture avec 3 mecs s’arrêter devant elle... Encore moins son incompréhension que de voir un Léo sauvage en tenue de ski aller regarder sous la bas de caisse à minuit. Alors, on est vraiment désolé.
Une sortie que je garderai en mémoire..!














