Départ : Bonnenuit (1670 m)
Topo associé : Aiguille de l'Epaisseur, Versant SE par la combe des Aiguilles
Sommet associé : Aiguille de l'Epaisseur (3230 m)
Orientation : SE
Dénivelé : 1700 m.
Ski : 2.2
Sortie du dimanche 10 avril 2022
Marco, gigi, Doro, Marsu de Chatu
Conditions nivologiques, accès & météo
Météo/températures : Neige et vent le samedi (quelques claicies au début) Grand beau dimanche
Conditions d'accès/altitude du parking : route noire le samedi à 13h
Altitude de chaussage/déchaussage : hameau des Aiguilles 1845m
Conditions pour le ski : Bottage à la descente au début puis poudreuse de plus en plus lourde mais de moins en moins épaisse (40cm en haut, 10cm vers le refuge, 5cm à la fin)
Activité avalancheuse : Rien vu partir, ni sur l'itinéraire, ni dans le raide en face
Skiabilité : 🙂 Bonne
Compte rendu (par Marco)
Itinéraire suivi : Topo
Horaires : Parking samedi 14h, refuge 18h15. Départ refuge dimanche 8h30, sommet 12h.
Un weekend plein de contrastes.
Encore une super sortie en compagnie de Gigi et de sa smala.
Malgré un BRA pas top et une météo moyenne pour le samedi, nous nous embarquons pour un périple à l’Aiguille de l’Epaisseur.
Malgré son qualificatif peu grandiose, cette aiguille fut une vraie aventure pour les petits alpinistes.
La troupe des nains et autres hobbits est un peu réduite.
Cinq petits enfants de Gigi (sur 8) : Aliénor(15ans), Elias(11ans), Julie(11ans), Aria(9ans) et Natys(tout juste 7 ans).
De mon côté seulement Basile(11ans), son grand frère Gaspard(13ans) ayant préféré un anniversaire avec plein de filles. Bon, j’aurais peut-être fait le même choix que lui,… si j’avais eu le choix…
Un départ de Bonnenuit sous les flocons n’entame pas la bonne humeur de la troupe (14 avec les adultes).
Quelques belles éclaircies de temps en temps nous donne, à tort, l’espoir d’une montée paisible au refuge des Aiguilles d’Arves.
Après un portage jusqu’au hameau des Aiguilles nous chaussons enfin, tandis que les flocons deviennent plus fréquents et plus gros.
Il aurait fallu redescendre rapidement au fond du vallon et traverser le pont de neige pour monter rive droite.
Malheureusement la visibilité étant faible nous suivons tant bien que mal le sentier d’été.
Par une suite de montées/descentes, de traversées moyennement agréables sur la neige fraiche posée sur de la végétation et de franchissement de torrents, nous arrivons au fond du vallon.
Gigi nous ouvre une tranchée dans la neige de l’autre côté du torrent, tel Moïse écartant la Mer Rouge pour faire passer son peuple, nous sortant ainsi de la mouise.
Le reste de la montée au refuge sera plus paisible, malgré la neige et le vent dans la figure.
L’eau de mon bidon que je porte à la ceinture se transformera en sorbet, ce qui est rare un après-midi d’avril, à cette altitude.
Tout ceci sans plaintes des petits ni des grands et avec efficacité dans les manips.
L’arrivée au refuge est quand même un grand soulagement pour tout le monde.
Basile dira « c’est là que le mot refuge prend tout son sens ».
Un super accueil au refuge, un repas gargantuesque et excellent requinque toute la troupe.
La nuit fut un peu ronflante à 14 dans la même chambrée. J’ai même cru qu’une horde de bikers traversait le dortoir par moment.
Le matin ce fut l’émerveillement d’une journée de grand beau temps.
Quel contraste avec la veille !
Basile, dont c’est la première nuit en refuge, est émerveillé par le lever de soleil sur l’Aiguille d’Argentière.
Après un solide petit déjeuner, toute la troupe se met en route vers les cimes.
Une super trace a été faite par nos prédécesseurs, merci à eux.
Quel bonheur de s’élever avec le soleil sur cette montagne toute fraiche repeinte de blanc.
L’objectif de passer une belle journée de montagne est atteint, le sommet n’étant pas vraiment prévu en raison de la jeunesse de certains et la sortie de Covid d’autres.
Le gros de la troupe s’arrêtera vers 2640m.
Sous la pression de Dorothée quelques intrépides décident de tenter le sommet.
Aliénor l’accompagne, je suis un peu derrière avec Basile et Bérangère nous rattrapera sous le sommet.
Les plus jeunes ont été d’un courage extraordinaire, les deux cent derniers mètres se feront au courage.
Bon, Bérangère et moi avons dû nous pousser aussi un peu.
Dorothée qui revenait du Kilimandjaro, pleine de globules, n’a eu aucun mérite...
Quel panorama au sommet, des étoiles dans les yeux de tout le monde, en partie due à la fatigue quand même…
La vue sur les Aiguilles d’Arves est magnifique.
La descente s’avère un peu moins plaisante que prévu au début car les skis bottent.
Après quelques manips de fartage, nous profitons enfin de cette belle descente dans une neige très profonde, où les pentes vierges sont nombreuses.
Neige un poil trop lourde quand même. Descendre une heure avant aurait été parfait.
Du coup nous sautons le picnic, dur pour les petites jambes fatiguées…
Je demande à Basile s’il est cuit, voire carbonisé. Il me répond : « non, plutôt pyrolisé…»
La descente du vallon en rive droite est une formalité bien plaisante, surtout par rapport à la veille…
La petite remontée à pied de 50m de déniv est effectuée avec le sourire.
Après la dernière descente sur le hameau des Aiguilles, nous mettons les skis sur le sac pour rejoindre le parking où nous pouvons enlever les chaussures et manger.
Finalement il est là le vrai plaisir de la montagne.
Ce weekend épique et plein de contraste restera gravé dans les mémoires des petits et des grands, merci à tous pour la bonne humeur dans toutes conditions.
Le contraste a été encore plus saisissant au retour à Grenoble où nous avons été bloqués dans les bouchons dus à la Foire de l’Esplanade.
Dans le bruit et la foule, certains se sont fait hisser au sommet du grand huit et autres machines à vomir, vivant ainsi leur propre aventure.
A chacun son Everest…