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Du Val d'isère au Val d'Aoste par le Valgrisenche
Sortie du vendredi 25 mars 2022
Conditions nivologiques, accès & météo
Météo/températures :grand beau temps les 5 jours: assez froid les trois premiers jours puis chaud et sans vent
Conditions d'accès/altitude du parking :depart a skis de val d'isère
Altitude de chaussage/déchaussage :1780/1300
Conditions pour le ski :enneigement déficitaire;
les 3 premiers jours, pas de décaillage du fait du froid puis les deux derniers jours moquette parfaite.
Activité avalancheuse :nulle
Activité avalancheuse :nulle
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu
Que de frustration depuis 3 ans de ne pas pouvoir parcourir ces belles alpes en itinérance. Le projet était prêt en 2020 lorsqu'à 20h, Edouard Philippe annonça le premier confinement alors que nous venions juste de sauter du train pour rejoindre notre premier refuge à Larches. Retour chariot dès le lendemain à Grenoble, dépité mais pas tant : la vision de laisser une consoeur me remplacer en cette période me laissait un goût amer. Vient 2021 : la succession des vagues nous dissuade d'entreprendre tout projet, heureux déjà de pouvoir profiter pleinement localement de cette manne blanche. Puis arrive 2022 : le covid est toujours là mais la vaccination de masse laisse entrevoir un espoir de voir au moins décroitre le nombre de cas graves donc la disparition du confinement. C'est le cas et avec bonheur nous reprenons nos différents plans qui ont eu le temps de prendre la poussière mais qui sont toujours d'actualité. Une chose s'avère rapidement certain : nous n'irons pas dans le sud des alpes tant le déficit de neige est criant. Il nous reste beaucoup d'étapes pour boucler notre traversée des alpes : la Suisse est traversée en grande partie ainsi que la France. La suisse n'est toutefois pas bien mieux lotie que les alpes françaises du nord et nous exhumons cette traversée de Val d'Isère aux Contamines qui nous reste à boucler. Depuis quasiment mi janvier, il n'a quasiment rien neigé et les conditions générales sont assez mauvaises : ça transpire dans les compte rendus et j'ai quasi rangé les skis au profit d'autres activités qui mettent la caisse tout comme mes acolytes habituels. Malheureusement, les disponibilités de chacun sont parcellaires et au final nous ne serons que 3 à être dispo pour ce raid : Benoit un habitué qu'on supporte parce qu'il fait des belles photos;-))) Gilou un petit nouveau affuté et moi. L'objectif est toujours le même : repartir d'un point d'arrêt d'un précedent raid et pousser l'aventure plus avant. En 2018, nous faisions une traversée d'anthologie par la qualité de neige entre Modane et Val d'Isère. Nous repartirons donc de Val d'Isère pour aller le plus au nord possible en fonction des conditions de neige. Evidemment, credo habituel : ça fait 10 ans que ça dure et c'est ce qui fait l'âme de ces raids : PAS DE BAGNOLE. L'acheminement et le retour se font obligatoirement en train , bus, stop ou à pieds. Bref nous n'utilisons que l'existant. C'est peu mais si chacun se demandait si il n'y a pas une alternative à la bagnole pour chacun de ses déplacements, on en réduirait grandement l'utilisation. C'est donc décidé, nous partirons le lundi 21 mars de grenoble : train puis bus jusqu'à Val d'isère : à plus de 2 euros le litre, les transports en commun coûtent nettement moins chers et produisent 8 fois moins de CO2 qu'une voiture individuelle : cqfd. Arrivé en début d'après midi à Val d'Isère, nous nous mettons immédiatement en route pour le refuge du Fond des Fours, dont seuls les toits dépassaient en 2018 tant la quantité de neige était astronomique. Là en revanche pas de problème pour trouver les maisonettes tant les chutes de neige ont été faibles. Nous avons eu beaucoup de chance puisque jusqu'à l'avant veille nous n'avions pas de place dans le refuge mais la levée des restrictions sanitaires a été salvatrice. L'accueil est au top, le diner gargantuesque, idem pour le petit dej. Merci pour le très bon conseil de passer par le col des fours plutôt que Calabourdane. La neige est dure le matin de partout mais la fin de Calabourdane est en glace. Le col des Fours non... Pas de surprise, pas de powpow... mais le grip est bon. Moi qui ait en horreur les montées en neige dure, je me prends presque à apprécier ça... La montée au col des Fours est vite avalée et nous entamons la première descente vers la route qui mène au col de l'Iseran. La neige est vraiment bofbof mais nous commençons presque à nous échapper de ce monde trépidant si ce n'était les dernières remontées mécaniques de Val d'Isère. Nous hésitons entre le col Pers qui nous descendrait directement sur le refuge de Prariond ou le col de l'ouille noire qui contraint à une autre remontée au col des montets mais qui a l'avantage de ne pas faire traverser le domaine skiable et surtout de nous plonger dans le silence sépulcral des vallées à l'écart. Nous choisissons donc cette solution mais la montée à l'ouille noire s'avère beaucoup plus longue que prévue et on y arrive un peu entamé. Vue exceptionnelle sur les sommets au dessus de Bonneval (Albaron...) et leurs glaciers mal recouverts. Longue descente vers le col des Montets qui se remonte facilement, permettant ainsi de découvrir la suite du programme vers l'Italie. La descente débute assez bien, puis nous tirons franchement à droite en direction du glacier, source de l'Isère. Après les glaciers du Rhone et du Rhin il y a quelques années voici une nouvelle source : que venons nous chercher près de ces sources : la source des ressources ? un retour à l'essentiel? Une beauté brute, sans artifice ? Puis elle devient assez rapidement fastidieuse, le fond de l'air restant très froid, alimenté par un bon vent de sud, le décaillage en sud ouest n'a pas lieu. Arrivé dans le flambant neuf refuge de Prariond en ayant donc évité astucieusement les gorges de Malpasset, l'accueil est à nouveau au top, une chambre pour nous trois... merci aux gardiennes pour leur accueil !! La forme est là pour tous les trois malgré les gros sacs imposés par une certaine autonomie, à la veille de cette longue journée en direction du refuge Mario Bezzi en Italie. Première étape : longue remontée vers la pointe de la Galise ; nous n'irons pas au sommet, la neige est détestable à skier depuis le sommet et la route est très longue. Bascule en Italie donc, au col de Bassagne dominé par le roc éponyme, véritable millefeuille géologique. La descente n'est pas pire et c'est avec une certaine appréhension que nous serrons rive gauche pour trouver le passage qui nous permet d'éviter la descente sur le refuge Benevolo. Merci à Veloski pour avoir rentré il y a déjà quelques années une boucle qui semble shunter ce grand détour couteux en énergie. Et effectivement nous apercevons des traces qui disparaissent derrière un bombement et semblent mener à ce col non nommé. C'et plus évident à comprendre sur la trace gps en fin de récit. Bref, nous traçons et arrivons au pied de ce passage qui se trace skis aux pieds au ¾ puis skis sur le sac pour déboucher sur le ghiacchio di Soches. Nous exultons devant le long détour évité par le refuge Benevolo. Nous traçons le glacier immense jusqu'au pied du col de Tsanteleina. Le paysage n'est pas sans rappeler les grands glaciers helvètes, dominé ici par la Tsanteleina dont la face nord est totalement sèche et la grande Parei. Le col de la Tsanteleina s'avère être bien raide du fait du manque de neige : on est clairement dans le 50° sur une courte section et 45 pour le reste. Le passage est bien marqué mais les vieilles traces sont à refaire. Nous débouchons tous les 3 au sommet avec un tout nouveau paysage en ligne de mire et prenons la direction du col de Rhemes Golette. Nous pensons alors touché au but. Le déneigement quasi complet de l'arête menant à la Pointe de la Traversière nous oriente le franchissement du col de Bassac Derée. Le soleil rase la montagne en face, plongeant déjà le glacier dans l'ombre, garantissant un croutage en règle de la neige. Ça ce manque pas , la descente n'a que peu d'intérèt, skiyiskement parlant mais l'environnement glaciaire du Ghiacciaio di Vaudet est splendide. La barre rocheuse centrale au glacier, qui, une année normale, se passe directement, doit être contourné rive droite et on tom sur 500 m de neige dure trafolée par les passages... pas le meilleur souvenir. Puis une dernière longue glissade de concert nous amène par gravité au refuge Mario Bezzi. Quelle belle et longue journée !! Et l'accueil au refuge est vraiment exceptionnel : une fois de plus nous bénéficions d'un concours de circonstances favorable : le refuge ouvre une semaine avant la date prévue ; nous avions prévu d'y être autonome et nous sommes reçus comme des rois. Encore mille mercis pour votre gentillesse votre bienveillance, votre prévenance.... Nuit dans une chambre pour trois. Repas cuisinés pour demain, préparés. C'est comblé et repus que nous nous couchons en prévision d'une autre longue journée. Debout à 7h15 ( enfin certains sont debout depuis longtemps;-))) pour une étape originale via la face sud du Ruitor. Repus, nous entamons la longue descente de la vallée qui nous emmène au lac de retenu de Beauregard. Mais plus nous descendons, plus l'enneigement des faces sud nous apparaît et il est calamiteux. Depuis plus de 3 jours maintenant, nous sommes confrontés à des conditions de neige en descente qui sont moyennes. Et voilà que se rajoutent des conditions d'enneigement moyennes pour la montée. Après une longue discussion, nous prenons la décision de rejoindre le refuge du Ruitor via le col de la Sassière. La montée est très longue dans ce vallon d'abord exposé Est puis Sud ; c'est un four mais le paysage aide à distraire le skieur de ses petits tracas. Nous rejoignons sans encombre le col de la Sassiere en même temps qu'un groupe de français te leur guide. Un grand merci à lui pour toutes les infos qu'il nous donnera par la suite. Il nous reste la longue descente vers le refuge : il fait beaucoup plus chaud que les jours précédents et il n'y a plus de vent pour refroidir tout ça. Ce sera donc la première descente en vraie moquette de haut en bas : un pur plaisir. Enfin du bon ski;-)) L'accueil au refuge est très chaleureux. Nous arrivons un peu tard pour profiter du diner mais nous avons nos tuperware qui étaient remplis depuis Mario Bezzi en prévision d'un refuge non gardé donc pas de souci. Pour une fois nous sommes arrivés tôt et nous passons une partie de l'après midi à buller, rythmé aux sons des entraînements des militaires et de la motoneige qui emmène certains skieurs au bout du plateau pour descendre sans avoir à pousser sur les bâtons sur quelques centaine des mètres : pathétique. Nous discutons avec le guide sympathique du groupe de français . Il nous indique une variante à la descente par la route, pour rejoindre Ste Foy Tarentaise moyennant une remontée de 450m ; s'ensuivra alors 1000 m de moquette puis 200 m de route enneigée pour rejoindre le hameau du Miroir ou une navette locale nous déposera à Ste Foy. Merci encore pour cette super indication qui nous a valu une des meilleures descentes du raid !!! Le retour est tout simple : stop pour Bourg St Maurice car le bus de Val d 'Isere est complet puis train jusqu'à Grenoble. Nous renouons ainsi de la plus belle des manières avec notre traversée des alpes, en accueillant Gilou un très sympathique participant. Redémarrer du refuge du Ruitor sera ultra simple . Espérons que les quantités de neige seront plus conséquentes pour adoucir les courbes en descente. Merci à Ben, fidèle compagnon d'infortune depuis 10 ans à supporter mes étapes parfois bien trop longues;-)))
Descnte vers le col de Bassac Dere
en montant au col de la Sassière
arrivée au refuge du Fond des fours
Longue traversée vers le col des montets
Sur fond de grande Parei
Descente vers l'Italie depuis la pointe de la Galise
Raide montée au col de Tsanteleina
Dernière descente sur fond de Mont pourri
refuge du Ruitor
Arrivée au refuge Mario Bezzi
Coucher de soleil à Prariond
raccourci pour rejoindre la traversée vers la Tsanteleina
Dernière montée avant la la longue descente sur le miroir
En montant vers la pointe de la Galise
début de montée versle col de la Sassière
dèpart de val d'Isère
Descente depuis le col des Fours
Descente vers le col des montets
Montée au col de la tsanteleina
Descente au soleil couchant vers le refuge Mario Bezzi
Descente en neige dure au petit matin depuis Mario Bezzi
Dernière journée, dernière montée
attente du bus à Ste Foy Tarentaise
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