Départ : Bonnenuit (1670 m)
Topos associés : Col des Aiguilles d'Arves, Depuis Bonnenuit Pointe des Ratissières, Versant SE
Sommets associés : Col des Aiguilles d'Arves (3163 m) Pointe des Ratissières (2865 m)
Orientation : SE
Dénivelé : 2720 m.
Ski : 2.2
Sortie du jeudi 3 mars 2022
Conditions nivologiques, accès & météo
Météo/températures : les deux jours, temps superbe, quelques voiles d'altitude en ap.midi de J1 qui a gâté la visibilité par un espèce de jour blanc dans le fond du vallon des Aiguilles passé à l'ombre
Conditions d'accès/altitude du parking : 1670m - accès RAS
Altitude de chaussage/déchaussage : 1670m
Activité avalancheuse : RAS sauf des ruptures de plaques assez superficielles en rive D de la Combe des Aiguilles à l'aplomb de la Crête d'Argentière
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu (par taramont)
J1 – Bonnenuit – Col des Aiguilles d'Arves : D+ 1520m – 21,3 km
Arf ! Arves ! Rien qu'à leur col, ces Aiguilles piquent !
Aiguilles d'Arves ! Aiguilles d'Arves ! Si on oublie la Dent de Crolles, on n'entend que ça dans le Landerneau skitourien ! Il y en a même qui sont allés chercher un ersatz de ce qui existe en Maurienne jusque dans les Dolomites. C'est dire. Bon allons-y voir, ou plutôt allons les revoir. So long... Linaigrette est partante...plutôt deux fois qu'une !
Des Aiguilles ! Des Aiguilles ! Une aiguille peut s'enfiler des deux côtés. Lequel choisir ? Les deux ont été chantés à tue-tête depuis le début de la saison. Les ténors se reconnaîtront....Mais moi j'ai une obsession : retourner pour la 3e fois au Col des Aiguilles d'Arves. Linaigrette , au fait des réalités de la chose, trouve que c'est un peu long. Je fais celle qui ne connaît pas cet adjectif.
Hameau des Aiguilles ! Hameau des Aiguilles ! L'archétype du hameau de montagne dominant le monde... sans chercher à le conquérir. On ne doit pas souvent y venir en talons aiguilles, bien que ce jour, à défaut de couteaux, ça aurait pu faire l'affaire.
Torrent des Aiguilles ! Torrent des Aiguilles ! Tu aurais pu te couvrir plus décemment, bientôt faudra te traverser à la nage.
Vallon des Aiguilles ! Vallon des Aiguilles ! Linaigrette a raison et moi ma déraison : c'est loooong, loooong. Mais n'avons-nous pas une riche vie intérieure pour occuper l'esprit pendant que les jambes font leur boulot ?
Col des Aiguilles ! Col des Aiguilles ! De là, nous prendrons notre envol sans tarder ; quand j'arrive, Linaigrette patiente et le soleil se cache.
Envol ! Envol ! C'est vite dit , faut juste beaucoup de bol pour repérer les rubans de friselis entre les plaques de carton et les bandes transformées au chaud soleil entre celles de re-transformées tapies dans l'ombre. Bien ludique tout cela. Bien fatigant aussi. Et pour clore la journée, la piste de bosses durcies sous le Hameau des Aiguilles finit de fracasser les genoux.
Silence ! Silence ! : le chat dresse ses oreilles, le renard a rôdé par ici et aucun autre humain au-delà de la zone du refuge à part 4 audacieux engagés dans un couloir innommable que je ne saurais nommer (peut-être le col des Trois Pointes ?)
J2 : Bonnenuit - Pointe des Ratissières : D+ 1200m – 13,2km
300m de moins que la veille, on s'octroie 1/2h de sommeil de plus.
Aurore ! Aurore ! Les Encombres reçoivent les premiers rayons et quelques moutons dolents voguent vers un avenir incertain. Ils ne sont pas les seuls. Mais une fois encore, la journée sera radieuse...pour nous.
Hameau des Aiguilles ! Hameau des Aiguilles. Atteint plus sereinement que la veille grâce aux couteaux. Sur la palissade d'un jardinet, le coq chante. Normal, c'est l'heure
Champs de neige ! Champs de neige ! Champs largement et anarchiquement labourés il est vrai. Mais ce décor ouvert sur les Ecrins, les Cerces et même le MB, lumineux comme un paradis, est un changement radical par rapport à celui de la veille. La respiration peut se faire ample, l'esprit ouvert.
Crête ! Ah la crête ! Chevauchée fantastique sur la Crête du Puy, ligne qui s'affine à l'antécime des Ratissières et finit élégamment sur un piédestal. Un piédestal que nous partageons avec une japonaise et un avenant jeune homme solitaire. Le nez sur l'Epaisseur, le front penché vers les abîmes vierges du fond de la Combe de Beaujournal apparemment pas hyper fréquenté.
Griserie ! Griserie ! D'abord capricieuse, changeante, la neige devint rapidement une crème un peu épaisse, onctueuse, se laissant dévaler à grandes courbes. Adieu Hameau des Aiguilles,à tes pieds même le champ de bosses a consenti à ramollir pour épargner nos genoux. Final dans les mélèzes, final de grand contentement.
NB : il y a beaucoup de ! dans ce récit, à mettre au crédit (ou au débit) de mon enthousiasme