Grand Armet, Combe Nord, le 15.01.22 par Aglarond, Banjool

Massif : Taillefer - Matheysine
Départ : Moulin Vieux (1100 m)

Topo associé : Grand Armet, Combe Nord

Sommet associé : Grand Armet (2792 m)

Orientation : N

Dénivelé : 1690 m.
Ski : 3.3

Sortie du samedi 15 janvier 2022

Aglarond, Banjool

Conditions nivologiques, accès & météo

Météo/températures : grand beau, froid mais pas tant (0°C au parking à 8h)
Conditions d'accès/altitude du parking : 1130 m, un bout de route (plate) enneigée entre les dernières maisons et le (petit) parking
Altitude de chaussage/déchaussage : 1130 / 1130
Conditions pour le ski :
Dans l'ensemble, assez peu de neige, mais juste ce qu'il faut. Dans la combe Nord, une trentaine de cm de poudre dense sur un fond dur, ça et là travaillé par le vent. Parfois soufflé / cartonné dans le bas de la combe entre 1700 et 2000, dan le goulet et sur les contre-pentes. Les deux ressauts sont bien englacés mais pour chacun on trouve une rampe commode pour monter à pied. Quelques mètres en sortie du second ressaut pour lesquels crampons / piolets sont une sécurité appréciable, la glace n'étant pas loin. La grande pente suspendue à 35° au-dessus de second ressaut est en bonne poudre dense sans piège, ce qui permet d'approcher les ressauts sans stress et de les passer à skis.
Activité avalancheuse : RAS

Lieu	Alt.	Ori.	Heure	Qté.	Type
Verrou supérieur du ruisseau de Vaunoire	1700	N	10h	40	Froide
Combe nord autour des verrous	2200	N	12h		Poudre dense, parfois un peu soufflé
Haut de la combe	2700	N	13h30		Poudre dense travaillée par le vent

Skiabilité : 🙂 Bonne

Compte rendu (par Aglarond)

Itinéraire suivi : idem topo
Horaires : départ parking 8h25, sommet 13h35

"La combe nord du Grand Armet le 15 janvier ? En voilà une mauvaise idée !"

Telle fut ma première pensée à la proposition d'Alban. Cette combe me trottait dans la tête depuis un moment, mais dans la catégorie des courses de printemps.

Pourtant, en y regardant de plus près, cela ne semblait pas si farfelu avec ce risque 2 et cette chute modérée posée sur un manteau bien stabilisé.

Hélas, les amis d'un collègue sollicité ont fait un mauvais retour du coin mardi dernier : faible remplissage, neige soufflée par le vent de nord...

Bref, rien d'enthousiasmant, mais pourquoi pas une reconnaissance dans ce secteur sauvage et peu fréquenté ? Le col de Combe Oursière, voire même Plancol, feront de forts acceptables plans de repli.

Dès la redescente du col de la Morte, le ton est donné : nous nous dirigeons vers le seul secteur dont les sapins sont encore blancs, la réputation de congel' du coin n'est de toute façon plus à faire. Dès le départ, un état barbouillé / semi-nauséeux se déclare chez moi, c'est ça d'avoir des gamins malades... Le premier plat aidant, le sommet parait encore loin, très loin.

Mais à force d'avancer, nous sortons de la forêt et attaquons le bas de la combe par la rive gauche du goulet. On y trouve la neige soufflée, pas d'erreur. Nous avançons sans grande conviction jusqu'à l'intersection du col de Combe Oursière, dont les pentes supérieures ensoleillées nous tendent les bras.

Mais nous sommes venus en reco, et la combe nord de l'Armet semble proposer, au moins jusqu'aux ressauts bien englacés, de belles pentes de poudre compacte mais avenante. Nous mettons donc le clignotant à gauche et nous attelons à tracer cette splendide combe vierge jusqu'au ressaut, dans une très belle ambiance. Les conditions nous incitent à persévérer, tout en se méfiant du secteur glaciaire et de ses creux suspects : nous délaissons donc une belle rampe tout en rive droite pour attaquer le premier ressaut par un petit passage neigeux juste à côté des bombements bleutés. Toujours en petite forme, je suis fort aise de laisser Alban faire la trace à pied : cela passe sans problème, et nous remontons vers le deuxième ressaut, un peu moins avenant. Mon intuition était bonne : la sortie est plus confortable en crampons, la glace n'étant pas loin sur quelques mètres.

La pente suspendue est bien raide au-dessus de ce toboggan, avec en prime un nouveau ressaut sur le haut, qui passe néanmoins bien à skis. Le haut de la combe nous semble interminable, la fatigue est là.

Mais quelle récompense que cette arrivée au sommet ! Un belvédère superbe, et en prime le seul moment de soleil de toute la journée !

Nous reprenons quelques forces pour attaquer la descente avec prudence, mais la neige est très sécurisante et les ressauts passent finalement très bien à ski. Les grandes pentes sous le ressaut du bas sont notre récompense, avant de nous engouffrer dans le goulet. La descente du vallon de Vaunoire met notre lucidité à l'épreuve, mais elle n'est guère méchante...

Arrivés sur la pointe des pieds pour tâter le terrain, quelle satisfaction de sortir le sommet ! Merci à Alban d'avoir pu mettre la persévérance qui me fuyait un peu aujourd'hui...