Départ : La Masure (1203 m)
Topo associé : Tête du Ruitor, par le glacier de l'Invernet
Sommet associé : Tête du Ruitor (3486 m)
Orientation : W
Dénivelé : 2300 m.
Ski : 3.1
Sortie du samedi 6 mars 2021
veloski, Camouth, dvincent, Saxifragette, velowisky
Conditions nivologiques, accès & météo
Beau temps en matinée avec cependant des développements nuageux par retour d'est sur les sommets
frontaliers.
Fraicheur parfois accentuée par le vent d'est notamment dans la combe de l'Invernet.
En l'absence de vent, un peu de douceur en pente raide ensoleillée (sous le col des Vedettes).
Aucun vent au sommet.Etat de la route :
sèche
Altitude du parking :
1250 mRegel remarquable.
Dans le secteur manteau neigeux refait à neuf par des chutes de neige récentes. Aucune trace de sable visible.
Début de la descente vers 15h00.
Du sommet (3486 m) au col de Vedettes (3267 m); Neige dure sur l'arête et sous le sommet. Poudre tassée sur la traversée du Glacier du Ruitor avec pas mal de pousse bâtons.
Du col de vedettes (3267 m) à 2700 m) neige froide irrégulière: soufflée avec reliefs tantôt très dure, tantôt cassante.2*
Entre 2700 et 2500 m : pente sud-ouest raide transfo à point 4*
De 2500 m à la Savonne (1700 m) : neige irrégulière avec alternance transfo, neige froide suivant les micro-orientations. Vers 2100 m traversée un peu chaotique dans les coulées sous la Grande Imbasse. C'est le prix à payer pour éviter le plat de la Sassière.
De La Savonne (1700 m) à la Masure (1250 m) ; descente sur la route sur un neige tout d'abord bien dure lissée par les passage puis plus douce sous le Crot.
Altitude de chaussage (montée) : 1250 m
Altitude de déchaussage (descente) : 1250 m
Activité avalancheuse observée : plaques anciennes d'envergure sur les flancs ouest -nord ouest du Ruitor.(cassure 40 cm)
Skiabilité : 😐 Correcte
Compte rendu (par veloski)
voir trace GPS
Un concert de grives musiciennes nous accueille à la Masure et accompagne notre départ sur la route au regel bien affirmé, avec un objectif un peu à la hausse, puisque sur la Haute-Tarentaise règne un ciel sans nuages ! Mont Turia et Aiguille Rouge sont déjà bien ensoleillés alors que nous progressons, dominant le fougueux Nant de St-Claude. La traversée des hameaux du Plan du Pré, des Fontaines et du Crot, puis le franchissement du torrent de la Sassière par le Pont des Arbes marquent un gain d'altitude plus important, en suivant le sentier d'été. Rejoints par l'amical trio dauphinois (Camille, Rainier et Vincent), le projet de tenter le Ruitor se précise, même si le retour d'Est fait naître quelques brumes au-delà de la Tête du Charvet et de la Pointe Rousse. Les quelques cms de neige tombés la veille donnent belle allure aux alpages du Mayen, dominés par Bec Rouge et Pointe d'Averne. Alors que nous atteignons la Vacherie et profitons enfin du soleil, une harde d'une dizaine de chamois, remonte à vive allure les pentes herbeuses de la Pointe de la Grande Imbasse.
Le doigt d'Assaly et le Grand Assaly attirent le regard avant que nous ne bifurquions sur le vaste plan de la Sassière pour traverser vers le hameau éponyme, aux chalets et ruines partiellement enfouis sous la neige. Débute alors la longue remontée des pentes à la neige alvéolée puis du glacier de l'Invernet, «coincée» entre l'arête du Loidon et la Pointe des Piagnes. Suivant le versant, l'atmosphère est rafraîchie par un léger bisolet mais c'est dans une température bien printanière, que nous remontons le glacier, admirant l'arête et le glacier de la Becca du Lac. La pente se redressant, c'est en crampons que nous atteignons enfin le Col des Vedettes. Comme nous le pensions, la brume cache les sommets italiens mais le massif du Mont-Blanc émerge et après une petite pause, nous voilà repartis : la traversée du glacier du Ruitor sur une ancienne trace nous fait décrire un bel arc de cercle avant de chausser les crampons pour l'ultime traversée conduisant à la crête cornichée du sommet tant convoité !
La Madone et... la brume nous accueillent au sommet des Alpes Grées dont l'étymologie est à rechercher dans le patois valdôtain : roése = glacier et tor = sommet aigu. Le peu de vent rend les préparatifs de la descente agréables même si la brume persiste et accompagnera la descente de la crête où nous croisons deux skieurs. De retour sur les traces de montée entre glisse et portions de pousse-bâtons, face au Mont-Blanc émergeant de la mer de nuages et avec vue plongeante sur le village de la Thuile, nous rallions le Col du Grand et plongeons dans la descente qui n'est pas aussi bonne qu'espérée. Anciennes traces durcies alternant avec portions légèrement radoucies rendent le ski un peu piégeux mais le vaste décor et la solitude des lieux, compensent...Atteignant le Plan des Fornets, nous profitons de la vue sur les Œillasses avant de poursuivre dans l'ombre du vallon du ruisseau du Grand, dominé des roches sombres parsemées de lichen de la Barre des Colombettes. Rive droite du ruisseau, nous profitons de la trace à travers les anciennes avalanches pour gagner sans perdre trop d'altitude les chalets de La Vacherie d'en haut. Rejoignant la route, nous filons sur la Savonne (eh oui, l'heure tourne!) et la descente se poursuit à vive allure jusqu'à la Masure. Quelle magnifique bambée (32 kms avec un dénivelé en conséquence) durant laquelle nous ne vîmes pas grand monde ! Merci à notre guide et... à nos jambes !!!
Récit de la journée par Florence. Merci !