Départ : Argentière (Grands Montets) (3295 m)
Topo associé : Aiguille d'Argentière, Couloir en Y
Sommet associé : Aiguille d'Argentière (3900 m)
Orientation : SE
Dénivelé : 3600 m.
Ski : 5.2
Sortie du dimanche 28 février 2021
Conditions nivologiques, accès & météo
Grand beau avec un peu de vent le samediEtat de la route : noire
Altitude du parking : 1230
Altitude de chaussage (montée) : 1230
Altitude de déchaussage (descente) : 1230
Activité avalancheuse observée : RAS: Une énorme cassure d'un kilomètre de large est sur le glacier des Rognons mais elle doit être bien vieille
Lieu | Alt. | Ori. | Heure | Qté. | Type | Com. |
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petite Aiguille Verte | 3450-3230 | NW | Soufflée | Soufflée béton: dégeu 1* | ||
glacier des Rognons | 3230-2540 | E | Poudre tassée | pas mauvais du tout 3-4* | ||
Aiguille d'Argentière | 3900-3350 | SE | 11-12 | Gelée | pas assez décaillé, boules de glaces la où c'était revenu: 2* |
Skiabilité : 😟 Médiocre
Compte rendu
Avec Timothé
Argentière - petite Aiguille Verte - refuge d'Argentière - Aiguille d'Argentière - Argentière
Je n'avais pas forcément prévu grand chose pour ce weekend. J'avais vu que pendant la semaine, Tim avait skié le cordier dans les courtes et, sachant que la NE des courtes est un de mes objectifs majeurs de cet hiver, je lui ai demandé si c'était en conditions. Il m'a dit que probablement oui mais que ça l’embêtait d'aller 2 fois de suite sur le même sommet (compréhensible). Il m'a alors demandé si le Y me tentait. Évidement que ça me tente. Toute cette discussion s'est faite vendredi et on décide alors qu'il passe me chercher tôt le lendemain matin pour aller à Argentière.
on part donc vers les 6h45 depuis argentière sur les pistes gelées. Bordel il faut que je change mes peaux. C'était un peut n'importe quoi à monter au début et j'ai plus l'impression de faire du patinage artistique que de la montée. Bon on arrive quand même relativement rapidement à la gare intermédiaire des grands Montets et à partir de là, la neige accrochait bien mieux. On avait pas envie d'aller directement au refuge sans rien faire alors on a choisis une petite goulotte assez facile dans la petite aiguille verte. Du coup ça faisait un peu plus de bordel à porter mais bon, on est motivés. Je n'avais quasiment jamais fait des vraies goulottes, du coup j'ai trouvé ça franchement stylé. On voulait faire "pépite" mais on ne savait absolument pas par ou c'était. On s'est donc frayé notre propre itinéraire dans cette petite face, Tim en tête (en fait, on était trop à gauche). Il faisait assez froid avec le vent mais j'ai quand même pris du monstre plaisir à grimper. Par contre, plus on montait, plus la neige se transformait en sucre. Au bout d'un moment on rejoint l'arête qui borde le couloir Chevalier. C'est hyper aérien. On remonte l'arête une cinquantaine de mètres avant de buter sur un ressaut. On fait un rappel d'une dizaine de mètres sur un béquet pour rejoindre le couloir susdit pour remonter la petite cinquantaine de mètres qu'il nous restait. Je suis assez exténué en arrivant en haut. Le déniv et le sac lourd commencent à se faire sentir. Mais bon, on est presque arrivés. Il reste juste une bosse descente plaisir sur le glacier pour rejoindre la glacier d'Argentière. La neige est bonne et ça va vite. La dernière remontée au refuge fait mal par contre. En arrivant au refuge je suis complètement mort et je ne pense qu'a dormir pour me reposer pour le véritable objectif de cette sortie. En entrant dans le refuge j'ai eu une petite surprise. Il y avait tellement de monde qu'on ne pouvait même pas se déplacer à l'intérieur du refuge. On s'est trouvés juste un tout petit coin dans l'entrée du refuge pour se faire à manger. En soit c'était marrant comme ambiance et on a pu parler avec pas mal de gens super sympas. quelque heures plus tard, quand tout le monde commence à aller se coucher, j'ai pu le trouver deux bans que j'ai collé ensemble pour m'allonger dessus. Je n'avais pas de duvet mais avec la chaleur humaine il faisait suffisamment chaud. On m'a même passé une couverture et Tim s'est fait prêter un tapis de sol!! Royal, on a pas eu besoin de s'allonger sur le sol complètement trempé et sale. Par contre, on aurait bien aimé pouvoir débrancher le détecteur de mouvement parce que du coup, la lumière est restée allumée quasiment toute la nuit avec le va et vient des gens qui se couchent tard, des gens qui se lèvent tôt et juste nous qui nous retournions dans notre pseudo-sommeil. Le bois, c'est quand même pas hyper agréable. Je faisais donc, pendant toute la nuit 20 minutes sur un coté, 20 minutes sur le dos, 20 minutes sur l'autre coté et 20 minutes sur le ventre. A 5h30, le réveil sonne enfin! J'ai pas vraiment dormi mais je me suis reposé quand même. On part donc vers les 6h15. J'avais peur que ça refasse le même bordel que le matin sur les pistes d'argentière mais là ça avait beau être bien gelé, ça accrochait niquel. ça va donc assez vite et en deux temps trois mouvement, on est au pied du couloir. Avec Tim et son habituelle efficacité, on fait la manip ultra-rapidement et on continue directement par la longueur de grimpe au pied du couloir. C'est, ma foi, bien sympa. Ensuite c'est juste un looong escalier à gravir pour arriver au sommet. La branche de droite ne sortait pas vraiment et on a donc pris la branche de gauche. Je cache pas que j'étais solidement éclaté à la fin de la monté. On est pas les seuls. 3 autres personnes nous précédaient de quelque minutes dans le couloir et on a pu faire un bout de la montée ensemble. Deux autres personnes sont arrivés après mais ils sont tous redescendus par le glacier du milieux qui était apparemment pas très bon aussi. Après quelque belles minutes au sommet on se reposte à l'entrée du couloir et, pour ma part, la pression commence à monter. On a attendu environ 1h au sommet du couloir pour que ça décaille un coup.
L'entrée ne faisait franchement pas rire. Il y avait pas mal de relief et de trous dans nos 30 derniers mètres de montés et pour rejoindre la pente lisse (sous la corniche), il fallait faire une traversée monstre raide et un poil expo. Il y avait déjà une trace donc on avait qu'à la suivre mais je me suis mis au maximum de ma capacité de concentration je pense. C'était pas spécialement dur mais il fallait juste bien se concentrer. Ensuite, je n'ai pas osé faire des virage sur les 70 premiers mètres environ. C'était pas une descente facile. Il y avait des endroits où ça allait mais d'autres où c'était pas loin d'être inskiable (pour moi en tout cas). Une fois rejoint, la partie centrale du couloir, ça avait pas assez décaillé et on a du se rabattre sur la contre-pente de droite qui devenait de plus en plus serrée. Après quelque dizaines de mètres pas pires, ça s'est soldé à nouveau par du dérapage sur 150 mètres environ. Les 100 derniers mètres par contre étaient bien bon. Après le rappel, on avait une suberbe moquette pour redescendre au refuge. On récupère nos affaires et on se laisse glisser à toute vitesse jusqu'au parking. C'est fou comme la descente est rapide à skis depuis le refuge contrairement à l'été.
Bon en soit on l'a skié mais on en est pas tout à fait satisfait et ça mérite d'y retourner! En tout cas c'était un super weekend et je suis quand bien fatigué!!