Départ : Prabert (1220 m)
Topo associé : Grand Replomb, En boucle par Mine de Fer
Sommet associé : Grand Replomb (2506 m)
Orientation : T
Dénivelé : 3300 m.
Ski : 3.3
Sortie du dimanche 28 février 2021
Conditions nivologiques, accès & météo
Bleu, vent sensible durant la nuit et début de matinée.Etat de la route : noire
Altitude du parking : 1300
Versant Est Rivier d'Allemont : neige dure avec bon grip, assez régulière (avant le lever du soleil bien sûr.)
Versants "froids" (Nord passage Jas Mouton, fin descente du Replomb, versants nord du vallon du refuge Jean Collet, montée au col de la Pierre), neige vraiment pas glop : irrégulière, souvent croûtée, parfois dure/cartonnée, des lambeau de poudre (parfois profonde comme versant nord du passage de Jas Mouton, mais entourée de zones croutée). Montée au col de la Pierre : plaquée sur 10-15cm qui partent sous les skis.
Au soleil, rapide décaillage, de très bonnes moquettes (haut du couloir NE du Replomb vers 10h, descentes du col de la Mine de fer vers le refuge à 11h30 et surtout la dernière vers 14h, excellente).
Altitude de chaussage (montée) : 1370
Altitude de déchaussage (descente) : 1500
Activité avalancheuse observée : ras
Skiabilité : 😟 Médiocre
Compte rendu
Avec Ma.
Prabert - Dôme de la Coche - Brèche de roche fendue - Col de la Mine de fer - sous le refuge Jean Collet - passage de Jas Mouton - Grand Replomb - couloir NE - Col de la Pierre en AR - Col de la Mine de fer - refuge J. Collet - Mine de fer - Col de Pré Long
"Tu as conscience que tu es complètement ouf ?" fut l'encouragement offert par ma solidaire compagne au moment de mon départ pour Prabert. Il faut dire que je me levais à l'heure où elle allait se coucher (se couche trop tard, c'est sûr :P ).
Bref, à 2h15, décollage du parking de la Betta. Le ciel est clair, les silhouettes des sommets font bien plus que se découper sur le ciel tant les neiges reflètent la lumière de la lune parfaitement pleine. Alors quoi ? Un côté loup garou ? Peut-être, mais l'occasion (nuit de pleine lune par temps clair en plein WE) valait le risque d'apparaître un tantinet bizarroïde.
Quand au Ma., il m'avait donné rendez-vous à midi au habert de la pierre, pour monter ensemble au Rocher de l'homme (l'état de la neige en faces nord nous en a finalement dissuadés sans grands débats). Je comptais donc bien avoir déjà pas mal tricoté avant de le retrouver.
Bonne occasion de vérifier quelques trucs.
Vérifier d'abord que Prabert, c'est déraisonnable. Je croyais, naïf, qu'il n'y aurait personne au parking à cette heure indue et couvre-feuïsée. Raté. Certains y dorment (pour être sûr.e d'y avoir une bonne place le dimanche matin ?). D'autres véhicules y sont vides. Le refuge d'Aiguebelle serait-il ouvert ? Des igloos construits ? D'autres barges de mon espèce déjà en action ?
Vérifier ensuite qu'on skie très bien à la pleine lune. Si on aime la neige bien ferme. Et même si certains moments sont fort émouvants : seul entre brèche de Roche fendue et col de la mine de fer vers 5h du mat, entouré des ombres immenses des parois verticales, soumis à une brise fort glaciale, je décide en un instant de faiblesse de laisser tomber mon plan initial d'un second passage côté Rivier par le col de la Pierre que je ne connais pas et devine à peine dans l'obscurité.
Vérifier aussi qu'une nuit de février, même en plein dérèglement climatique, ça pèle. Surtout avec ce bon vent cinglant à chaque col.
Confirmer, que pour faire de jolies photos dans ces conditions, faut être mieux équipé que je ne le suis. En gants fins et trèèès chaud pour commencer. Certes, je me voyais bien poser mon médiocre appareil sur un malin tas de pierres, préparer de savants réglages et offrir ainsi aux skitourien/nes des photos magnifiques et originales même pas retouchées qui m'auraient à coup sûr valu les honneurs des "sorties +". Mais las... Les premiers essais foireux m'ayant immédiatement valu coups de froid et onglées, me voilà réduit à prendre à l'arrache des photos de point blanc sur fond noir, genre gros "contre-jours-de-lune". Même en trichant à coup de Gimp, pas grand chose à en faire (voyez vous mêmes...).
Confirmation, enfin, que si le bout de nuit fut enthousiasmant, et à refaire si possible en plus grand, l'humain.e est quand même animal diurne : l'arrivée au sommet du Replomb ensoleillé, avec petit déj (le réchaud était dans le sac), fut ainsi un moment particulièrement jouissif. Le skieur-garou a certes des côté masos, mais il faut savoir profiter quand le soleil a rendez-vous avec la lune.